Commençons par une anecdote :
Un riche marchand allemand du XVe siècle, suffisamment enrichi
pour
faire donner une instruction commerciale à son fils, alla un
jour
consulter un éminent spécialiste pour savoir à
quelle institution il
fallait confier le jeune homme. Réponse renversante de
l’expert :
« Si vous voulez vous contenter de ne lui faire apprendre
que la
pratique des additions et des soustractions, alors n’importe quelle
université allemande ou française fera l’affaire. Par
contre, si vous
tenez à pousser son instruction jusqu’à la multiplication
ou à la
division, si tant est qu’il en soit capable, alors il vous faudra
l’envoyer dans les écoles italiennes. »
La pratique des opérations arithmétiques
n’était pas à la portée de
tout le monde en ce temps-là.
Elle représentait un art obscur et complexe,
et constituait le domaine réservé
d’une caste privilégiée de spécialistes,
à qui de longues et fastidieuses études transmettaient
l’usage
mystérieux, et bien compliqué, des vieux abaques à
jetons des romains.
note du site: une
caste? pourtant tous les changeurs, commerçants, intendants,
receveurs... manipulent, par necessité, l'abaque. Peut on parler
de caste??? L'analyse reste cependant valable sur les méthodes
de calcul.
Il fallait à un étudiant plusieurs
années d’études
assidues et en général les vicissitudes d’un long voyage
pour maîtriser
les mystères de la multiplication et de la division.
Une multiplication qu’un enfant exécute aujourd’hui en quelques
minutes
demandait alors à des spécialistes beaucoup plus de temps
d’un travail
extrêmement délicat.
La situation restera d’ailleurs inchangée jusqu’aux XVIIe et
XVIIIe
siècles dans les administrations de la vieille Europe
conservatrice, ce
qui nous le verrons plus tard constituera un frein au
développement des
techniques modernes de calcul.
A) COMMENT CALCULAIT-ON JUSQU’AU
Xe SIECLE ?
On ne connaît pas encore en France, ni en Europe
occidentale, les chiffres arabes !
Donc le seul moyen de faire des calculs, c’est d’utiliser l’abaque
romain.
B) TROIS GRANDES ETAPES DANS
L’INTRODUCTION DES CHIFFRES « ARABES »
1) GERBERT D’AURILLAC
Gerbert d’Aurillac, né vers 938, est d’abord
novice au
couvent de Saint-Géraud, où il apprend tout ce qu’on peut
lui
enseigner. Son supérieur, conscient de son intelligence
exceptionnelle,
l’envoie en Catalogne au monastère de Santa Maria de Ripoll qui
a servi
d’intermédiaire entre les mondes chrétien et musulman.
C’est là, qu’il
apprend le système de numération et les méthodes
de calcul d’origine
indienne.
Une autre version de l’histoire veut que, pour son initiation au calcul
indo-arabe, Gerbert d’Aurillac soit allé lui-même
jusqu’à Séville, à
Fès et à Cordoue, et qu’il se soit introduit dans les
universités
arabes sous le déguisement d’un pèlerin musulman. Quoi
qu’il en soit, il possède alors une connaissance parfaite
des chiffres indo-arabe et de leur numération. Sa sagesse
et ses capacités diplomatiques font qu’il se fait de
nombreux amis. Après avoir été archevêque de
Reims, il
devient pape en 999 sous le nom de Sylvestre II et meurt en 1003. C’est
bien lui qui est à l’origine de l’introduction des
chiffres indo-arabes en Europe occidentale.
Des chiffres, mais pas tous les chiffres, neuf seulement ! Pas de
zéro
(bien que les arabes le connaissent à cette époque, et
qu’il a du
certainement le voir en Espagne), ni aucune des méthodes de
calcul
d’origine indienne.
Pourquoi ? L’initiative de Gerbert s’est heurtée à
une grande
résistance, due
essentiellement au conservatisme des peuples chrétiens, qui se
sont
« agrippés » à la numération
et aux méthodes de calcul romaine.
Les apices
Mais l’échec ne fut pas total. Car en inventant un nouveau
modèle
d’abaque, Gerbert introduisit les neuf chiffres inscrits sur des jetons
appelés apices (prononcez
« apicèsses »). Gerbert mit au point un
abaque qui simplifiait les abaques romains classiques, en
remplaçant
les jetons à valeur d’unité simple par un jeton unique en
corne sur
lequel fut portée l’indication du nombre correspondant au moyen
des
neuf chiffres indo-arabes. Jeton que l’on désigna sous le nom
d’apex au
singulier et d’apices au pluriel et qui reçurent chacun un nom
individuel.
1 : Igin
2 : Andras (nom d’origine grecque)
3 : Ormis
4 : Arbas (nom d’origine arabe)
5 : Quimas (nom d’origine latine)
6 : Caltis
7 : Zenis
8 : Temenias (nom d’origine latine)
9 : Celentis
2) L’IMPORTANCE DES CROISADES
De 1095 à 1270, les croisades permirent aux
Européens un nouveau contact massif avec les Arabes. C’est
par centaines que les savants allaient côtoyer la culture
arabe,
les outils de calculs des mathématiciens, les chiffres
indo-arabes, la
numération de position, l’existence du
zéro et les méthodes de calcul.
Ironie de l’histoire, tandis que les princes et les chevaliers
essayaient par le glaive d’imposer leur religion et leurs traditions
aux « infidèles, certains clerc de la suite des
croisés apprirent le
calcul écrit à la manière indo-arabe.
Progressivement, l’abacus de Gerbert tomba en désuétude.
Peu à peu, les
chiffres furent tracés sur le sable ou la poussière au
lieu d’être
gravés sur des jetons de corne, entraînant du même
coup la disparition
des colonnes de l’abaque. D’où un calcul aux
méthodes plus simples, plus pratiques,
que l’on désigna sous le nom d’algorisme,
en référence au nom d’Al-Khuwarizmi,
le premier savant du monde musulman à en avoir vulgarisé
l’usage. Ce que Gerbert d’Aurillac n’avait pas réussi à
faire,
deux ou trois
siècles plus tôt, les guerres contre les
« infidèles » permirent de le
réaliser.
3) LES CHIFFRES ET L’IMPRIMERIE
Ce n’est qu’avec le développement de
l’imprimerie
(après le milieu du XV e siècle) que la forme des
chiffres se fixera
pour avoir la forme qu’ils ont actuellement.
C’est aussi avec le développement de l’imprimerie que les livres
traitant des calculs, des mathématiques vont pouvoir se diffuser.
C) LA QUERELLE DES ABACISTES ET
DES ALGORISTES
Au XIIIe siècle, la bataille entre les algoristes (partisans du calcul avec les chiffres indo-arabes) et les abacistes (partisans du calcul sur abaque) était loin d’être gagnée par les premiers. Un certains nombre de calculateurs, enfermés dans des routines imprégnées des numérations et des règles archaïques, continuaient à prôner l’usage de l’abaque à jetons.
Simon Jacob (mort à Francfort en 1564) au sujet
du calcul sur abaque :
« Il est vrai qu’il apparaît de quelque avantage dans
les calculs
domestiques, où il faut souvent sommer, soustraire ou ajouter,
mais
dans les calculs de l’art, un peu compliqués, il est souvent
embarrassant. Je ne dis pas que l’on puisse faire sur les lignes [de
l’abaque] ces calculs, mais tout l’avantage qu’a un piéton libre
et
sans charge sur celui qui est lourdement chargé, le calcul avec
les
chiffres l’a sur le calcul avec les lignes … »
Les raisons du maintien des calculs
avec jetons
1) Une progression lente des
quelques ouvrages traduits
Le Liber abaci de Leonardo Fibonacci de son vrai nom Léonard de
Pise (1202)
Carmen de Algorismo (adaptation de l’ouvrage d’Al-Khuwarizmi par
Alexandre de Villedieu vers 1240
Algorismus vulgaris de Jean de Sacrobosco (alias John of Halifax) vers
1250
Ces trois ouvrages n’ont pu circuler que sous forme de manuscrits
pendant près de deux siècles, ce qui en limitait le
« tirage ».
D’autre part, en certaines régions, il était interdit
d’utiliser les chiffres arabes (ex : conseil de Florence en 1299)
2) Jusqu’au 17e ou au 18e
siècle peu de gens savaient lire et écrire.
Ne sachant pas lire, ils n’avaient pas accès aux livres
exposant le nouveau calcul et du même coup aux chiffres arabes.
Ne sachant pas écrire, ils n’étaient pas
intéressés par le calcul à la plume.
De plus, le symbole 0 devait gêner beaucoup de gens du peuple.
Note du site: je ne
vois pas pourquoi le 0 pouvait gêner?
3) Le papier vraiment bon
marché n’est apparu qu’au 19e siècle, or pour le calcul
à la plume il
fallait du papier qui jusque là était trop cher parce que
fabriqué
d’une manière non industrielle.
Note du site:
l'auteur semble oublier les tablettes de cire.
4) Le calcul à la plume a
longtemps été inconfortable
On effectuait les calculs par étapes, en
écrivant des chiffres
que l’on biffait à l’étape suivante. Il a fallu attendre
plusieurs
siècles pour qu’apparaissent les procédures modernes
« avec retenues »
et donc sans biffage, et donc qu’on passe sans réticence au
calcul à la
plume et du même coup aux chiffres arabes qu’il impose.
5) Surtout, la monnaie n’est pas
décimale
Il faut 12 deniers pour un sou et 20 sous pour une livre
tournoi (ou franc). Les commerçants et les banquiers n’avaient
pas
forcément accès aux universités où l’on
enseignait le nouveau mode de
calcul.
Note du site: et
alors? ils ont justement bersoin d'une méthode simple de calcul.
De plus, en examinant le gros, on voit que la numération
décimale devait être utilisée. N'oublions pas non
plus que la Grande breratgne est restée au système
impérial jusqu''au XXe siècle sans problème.
6) Question de pouvoir
Les calculateurs professionnels de l’époque, qui
pratiquaient
les opérations sur l’abaque à jetons, formaient une
puissante caste
placée sous la haute protection de l’Eglise. Voulant garder pour
eux
les secrets de cet art, et voyant leur gagne-pain menacé, ils ne
voulurent pas entendre parler de cet algorisme révolutionnaire
qui
mettait l’arithmétique à la portée de n’importe
qui.
Note du site:
là j'aimerai bien avoir des sources?????????? Qui sont
d'ailleurs ces calculateurs professionnels dont on parle?
7) Des raisons idéologiques
L’Eglise avait le contrôle de la science et de la
philosophie.
Elle exigea donc que leur évolution restât strictement
soumise à la foi
absolue en ses dogmes et que leur étude se consacrât en
complète
harmonie avec la théologie.
Ainsi certaines autorités ecclésiastiques firent-elles
courir le bruit
que pour être si facile, si ingénieux, le calcul à
la manière arabe
devait sûrement avoir quelque chose de magique, voire de
démoniaque ;
il ne pouvait provenir que du diable lui-même ! De là
à envoyer des
algoristes trop zélés au même bûcher que les
sorcières et les
hérétiques, il n’y eut qu’un pas que certains
inquisiteurs ne
manquèrent pas de franchir, par endroits.
Gerbert lui-même n’échappa pas à cet esprit
d’arrière garde ; on en
vint à murmurer qu’il fut alchimiste et sorcier et qu’en allant
goûter
à la science des « infidèles
sarrazins », il avait sûrement dû vendre
son âme à Lucifer. Grave accusation qui poursuivra le
savant homme
durant de nombreux siècles. Au point qu’en 1648
l’autorité pontificale
jugera nécessaire de faire ouvrir le tombeau de Sylvestre II
pour
vérifier si les diables de l’enfer ne l’habitaient pas encore
… !
On se trouve confronté à un
véritable veto
ecclésiastique et à une levée de boucliers de la
part de la caste des
calculateurs professionnels. Veto qui sera maintenu en divers endroits
jusqu’au XVe siècle. Il semble bien que l’Eglise ne veuille pas
favoriser une
démocratisation du calcul qui entraînerait sûrement
pour elle une perte
de monopole en matière d’enseignement et par conséquebt
une perte de
pouvoir et d’influence. Le calcul sur l’abaque à jetons
continuera à être
pratiqué par les
commerçants, les financiers, les banquiers et les argentiers, et
il
faudra attendre la Révolution française pour assister
à l’abolition
définitive de ces méthodes archaïques ; en
effet elle interdira l’usage
de l’abaque dans les écoles et les administrations !
D) BIBLIOGRAPHIE
Histoire universelle des chiffres - Georges IFRAH - Ed. Robert Laffont
- Coll. Bouquins - 1994
Mystères des chiffres - Marc-Alain OUAKNIN - Ed. Assouline - 2003
Compter avec des jetons (tables à calcul et tables de comptes du
Moyen
Age à la Révolution) - Alain SCHARLIG - Ed. Presses
polytechniques et
universitaires romandes - 2003
Sites internet :
http://www.encyclopedie-universelle.com/abaque-calcul7-moyen-age-occidental.html
http://www.animath.fr/UE/Charb/Charb.html#1 :
les bâtons de Neper et les réglettes de Genaille et Lucas
http://www.chronomath.com :
une chronologie des mathématiques ; remarquable
http://www.physique.usherbrooke.ca/ afaribau/essai/essai.html :
évolution des machines à calculer
http://www.jlsigrist.com/histoire.html :
histoire des maths
http://www.iro.umontreal.ca/ tappa/math_sym.htm :
histoire des nombres et des symboles
http://perso.club-internet.fr/petrequin/mathema/traites/histochiffres/h1_nombres.html#romains :
petite histoire de la numération
http://rubeda.9online.fr/images.htm :
des machines à calculer
http://www.ac-nancy-metz.fr/enseign/maths/apmep/Neper.htm :
les bâtons de Neper et les réglettes de Genaille et Lucas
http://lechiffre.free.fr :
histoire des nombres
http://www.chez.com/histoiredechiffres/histoiredechiffres.htm :
histoire des chiffres
Introduction des chiffres
« arabes » en Europe
972-982 : Lors d’un voyage en Espagne, le moine auvergnat Gerbert d’Aurillac (qui deviendra pape en 999 sous le nom de Sylvestre II) s’initie aux chiffres « arabes » et les introduit en Europe occidentale
Xe - XIIe siècle : les calculateurs européens effectuent leurs opérations arithmétiques sur l’abaque à colonnes d’origine latine, perfectionné par Gerbert d’Aurillac et ses disciples : ils utilisent pour cela des jetons de corne (appelé apices), marqués chacun de l’un des chiffres « arabes » de 1 à 9 (ou de lettres numérales grecques de " à 2 , ou encore des chiffres romains de I à IX)
XIIe siècle : Introduction du signe-zéro d’origine indienne en Europe occidentale : les calculateurs européens effectuent désormais leurs opérations arithmétiques au moyen du zéro et des neuf chiffres « indo-arabes » : c’est l’apparition des algorismes, comme on appellera alors les règles de calcul écrit d’origine indienne.
XIIe - XV° siècle : Epoque où les chiffres « arabes » se stabilisent graphiquement en Europe occidentale pour donner naissance à la forme définitive qu’ils ont actuellement
XIIe XVIe siècle : Epoque de la farouche polémique qui opposera en Europe les Abacistes (tenants du calcul au moyen de jetons sur l’abaque à colonnes et enfermés dans une routine imprégnée de numérations archaïques telles que les chiffres romains ou les lettres numérales grecques) aux Algoristes défenseurs de la pratique du calcul écrit au moyen du zéro et des chiffres d’origine indienne.
XVe - XVIe siècle : Généralisation progressive des méthodes de calcul au moyen des chiffres « arabes » et du zéro ; c’est alors le triomphe des Algoristes et le début de la défaite des Abacistes en Europe. Le calcul sur l’abaque à jetons continuera néanmoins à être pratiqué par les commerçants, les financiers, les banquiers et les argentiers, et il faudra attendre l’époque de la Révolution française pour assister à l’abolition définitive de ces méthodes archaïques ; l’usage de l’abaque fut dès lors interdit dans les écoles et les administrations.
A) ADDITION
C’est la technique de l’addition qui s’est
stabilisée le plus vite et n’a pratiquement pas
évolué depuis le XIIème siècle.
An mil : sur l’abaque de Gerbert de gauche à droite.
A partir du XIIIe : technique usuelle
Exemples : 76 + 7 + 272 + 89 +160
1) Méthode en usage au XVIème siècle en
Allemagne :
(ce procédé visent à éviter les retenues ou
du moins à les repousser)
2) Méthode citée par Baha EDDIN (auteur
syrien 1547-1622)
Les nombres sont placés dans un tableau, héritage des
calculs sur
abaque. Les additions sont effectuées colonne par colonne en
commençant
par la gauche. L’opérateur au fur et à mesure des
calculs, efface les
résultats partiels si le travail se fait sur ardoise, ou
procède à des
ratures comme ci-contre, si le travail se fait à la plume.
3) Le procédé actuellement en vigueur, dont l’origine arabe ne semble pas faire de doute, a été adopté par Maximes PLANUDES (écrivain byzantin 1260-1310). Dans la marge on indiquait la preuve par 9 de l’opération. La seule différence avec notre méthode était que la somme était écrite en haut du tableau.
La soustraction a pris sa forme définitive vers le XVIème
siècle, mais différentes méthodes ont
subsisté en même temps.
Exemples : 6459 - 2872
Méthode arabe : nombres
placés dans une
grille ; les calculs se font en commençant par la gauche ou
par la
droite colonne par colonne sans tenir compte des retenues. Dans un
deuxième temps, on obtient le résultat en tenant compte
de ces
retenues. Cette disposition est un héritage des abaques.
Méthode moyenâgeuse
[Ramus (1515-1572) mathématicien et philosophe
français]
Le calcul se fait en commençant par la gauche.
Note du site: 1515,
Moyen Age??????????? Hum Hum!
Méthode classique (Fibonacci (1175-1240) mathématicien italien dont le vrai nom est Léonard de Pise) C’est notre méthode mais le résultat est écrit juste de la ligne alors que la preuve apparaît sur la première ligne.
La technique de cette opération connut de très nombreuses méthodes. Mais, hormis la méthode égyptienne et la méthode russe, qui sont d’une très grande originalité, toutes les autres sont des variantes de notre méthode classique.
Exemples :
Méthode de l’abaque(Gerbert)
Dès le Xème siècle, les jetons de calcul sur
abaque sont remplacés par
des jetons marqués des chiffres 1,2,…,9 ; le zéro
n’était pas connu en
France (découvert au VIème siècle en Inde, les
arabes l’ont utilisé dès
le VIIIème siècle).
La combinaison de ce matériel et de la table de multiplication a
donné
une méthode assez longue, mais qui marque un certains
progrès.
4608 x 369 = 1 700 352
Méthode indienne
Encore en usage en Inde au XIXème siècle, cette
méthode était connue des arabes au XIIIème
siècle.
754 x 39 = 29 406
Méthode « per
gelosia »
(ce mot désignait le treillis de bois ou de fer qui permet de
voir de l’intérieur sans être vu)
Cette méthode, dont on peut traduire le qualificatif par "par
jalousie", est aussi appelée méthode arabe. C’est une
très vieille
méthode déjà signalée au XIIème
siècle en Inde. Dès le XVème siècle,
elle présente déjà un aspect historique et devient
une curiosité au
XVIIIème siècle.
4608 x 369 = 1 700 352
La méthode « per gelosia »
fut reprise avec les baguettes de NEPER (1550-1617).
Méthode « per
scachieri » (par quadrillage ou par
échiquier)
Il s’agit de notre méthode classique dénommée
« per scachieri » par les
auteurs italiens car elle était le plus souvent
présentée dans un
quadrillage (un échiquier).
Cette méthode était connue au XVème siècle.
Mais il semble qu’elle soit
plus antérieure encore car on la retrouve sous une forme
équivalente en
Inde dès le XIIème siècle.
4608 x 369 = 1 700 352
ANNEXES
Tables de multiplication :
En Europe, les tables de multiplication prenaient
différentes formes.
Une
forme linéaire classique : on a trouvé des tables de
multiplications
jusqu’à 100 x 100 et parfois davantage. Elles étaient
utilisées par les
commerçants.
Une
forme carrée appelée à tort table de Pythagore.
Au
Moyen-Age, la table de multiplication n’était apprise que
jusqu’à 5 x
5. On employait alors un moyen ingénieux appelé
« regula pigri » (règle
du paresseux) ou multiplication digitale.
Par exemple pour trouver le produit 7 x 8 on
procédait de la manière suivante :
On lève 2 doigts d’une main (7-5) et 3 doigts de l’autre (8-5).
On a
donc 3 doigts baissés dans une main et 2 doigts baissés
dans l’autre.
Le nombre d’unités de 7x8 est égal au produit des nombres
de doigts baissés : 3 x 2 soit 6.
Le nombre de dizaines de 7x8 est égale à la somme des
doigts levés : 2
+ 3 = 5 (il faut reporter la retenue du produit le cas
échéant)
D’où 7 x 8 = 56
Preuve de la multiplication :
La preuve par 9 de la multiplication dont l’origine est
inconnue, était déjà employée dès le
IXème siècle par les arabes. Les
mathématiciens à partir de cette époque sont
friands de preuves. Mais
la preuve par 9 n’était pas la seule employée. On
utilisait aussi la
preuve par 7, par 8 et par 11.
Des quatre opérations, la division est de loin la plus complexe - on l’appelait autrefois l’épine de l’arithmétique - et c’est celle qui a mis le plus de temps à prendre la forme définitive que l’on connaît. D’ailleurs, au Moyen-Age, seules quelques universités l’enseignaient.
Exemples :
Au lieu de rechercher le quotient de 3251 par 83, la méthode consiste à diviser 3251 par (100-83) soit 17 par soustractions successives de multiples de (100-83) 3251 : 83 quotient 39 ; reste 14 |
|
(diviser en bateau ou diviser en galère, allusion à la forme que prend l’organisation des calculs) |
||
division de 543 800 004 100 007 357 par 8 540 000 039 000 047
quotient 63 ; reste 5 780 001 643 004 396
(au dessus des calculs figure la preuve par 7) |
division de 724 392 par 5 372
quotient 154 ; reste 4 544 |
|
Etapes de la division de 4 952 par 73
quotient 67 ; reste 6 |
||
Nicolas Chuquet disposait les calculs de manière légèrement différente : le quotient est écrit entre deux traits horizontaux : |
|